Uber : Rentable enfin, mais valorisé pour quelle réalité ?

photo d'un uber

🎯 Radar du moment • 📊 L'action frôle ses plus hauts historiques (+60% en 2025), mais les fondamentaux restent fragiles
• 🧠 Premier cash-flow libre positif massif (6,9 Mds$), mais les marges nettes restent anémiques
• 🕵️ Le pari robotaxis commence à se concrétiser, mais la concurrence s'intensifie partout

Ce qui a déclenché l'analyse

Uber vient d'annoncer un programme de rachat d'actions de 20 Mds$. Pour une entreprise qui a mis 15 ans à devenir profitable, c'est un signal fort. Mais derrière cette confiance affichée, une question : peut-on justifier une valorisation de 200 Mds$ pour une entreprise qui reverse encore 70% de ses revenus aux chauffeurs ?

Lecture stratégique : L'effet de ciseaux

Segment Revenus 2024 Évolution Lecture stratégique
Mobilité (VTC) 25 Mds$ +24% Moteur historique qui résiste, mais marges plafonnées
Livraison 13,7 Mds$ +18% Croissance ralentie post-Covid, commissions faibles (~19%)
Freight ~5 Mds$ -5% Victime du cycle logistique, poids devenu marginal

Indicateurs clés :

  • EBITDA ajusté : 6,48 Mds$ (+60% vs 2023)
  • Free cash-flow : 6,90 Mds$ (vs burn historique)
  • Take rate global : ~27% (part prélevée par Uber sur chaque transaction), un niveau qui stagne malgré la position dominante

Le vrai moteur, c'est la scalabilité enfin atteinte. Uber amortit désormais ses coûts fixes sur 171 millions d'utilisateurs mensuels. L'entreprise a trouvé son rythme de croisière opérationnel.

Mais derrière ces chiffres flatteurs, un paradoxe persiste. Uber semble avoir trouvé son modèle économique… sans pour autant verrouiller un vrai avantage compétitif.

Tension : Entre hype autonome et réalité concurrentielle

La contradiction d'Uber en 2025 :🚗 Pari robotaxis : 1,5 million de trajets autonomes via 20 partenaires tech
⚔️ Guerre des prix : Face à Lyft (US), Bolt (Europe), DoorDash (livraison)

Le marché valorise Uber comme le futur Amazon de la mobilité. Mais contrairement à Amazon qui a pu éliminer la concurrence par les prix puis imposer ses marges, Uber affronte des rivaux bien financés sur chaque segment, dans chaque région.

Signal faible inquiétant : Les taux de commission stagnent malgré la position dominante. Signe que le pouvoir de fixation des prix reste structurellement limité.

Ce que ça change pour l'investisseur

🧠 L'opportunité semble réelle, mais elle repose sur deux hypothèses critiques :

  1. Les robotaxis vont effectivement réduire les coûts (et non créer de nouveaux concurrents)
  2. La réglementation ne forcera pas la requalification des chauffeurs en salariés

📉 Le timing interroge : Le titre se négocie aujourd'hui à près de 20 fois son EBITDA, un multiple exigeant pour un modèle encore fragile. Toute déception sur la croissance ou les marges pourrait être sanctionnée violemment.

🎯 Position défensive : Uber a trouvé son modèle économique, mais pas encore son avantage concurrentiel durable. La diversification géographique et sectorielle reste son principal atout face aux pure players comme Lyft ou DoorDash.

Conclusion : Solide, mais pas à n'importe quel prix

Uber a franchi un cap symbolique : la rentabilité. Mais tant que ses marges opérationnelles ne dépassent pas durablement les 15%, sa valorisation reste un pari plus qu'une certitude.

Le vrai test viendra des marges : si Uber ne dépasse pas durablement les 15% d'EBITDA dans les 24 mois, sa valorisation actuelle sera difficile à tenir.

Chez Macroscop, nous voyons une entreprise solide, mais encore loin d'être incontournable.

🔎 L'angle Macroscop