Marché en hausse ou illusion ? Pourquoi 90% des actions restent à la traîne

salle de marché Wall street

Pourquoi la hausse des indices cache un risque silencieux pour votre portefeuille.


Le Nasdaq tutoie les étoiles. Le S&P 500 enchaîne les records avec une régularité d'horloge suisse. Et pourtant, une majorité d'actions traîne les pieds. Bienvenue dans le marché le plus déséquilibré de ces 10 dernières années.

Wall Street célèbre, mais la fête n'a jamais été aussi sélective.

Ce que les chiffres disent vraiment

La concentration atteint des sommets historiques inquiétants.

Le S&P 500 vient de franchir les 6 300 points en juillet 2025, mais seulement 10% des titres participent réellement à cette progression. Les "Magnificent Seven" – Nvidia, Microsoft, Apple, Amazon, Alphabet, Meta et Tesla – représentent désormais 40% de la capitalisation totale de l'indice. Le double de la moyenne historique.

Les chiffres qui dérangent :

  • Russell 2000 (small caps) : +3,5% en juillet contre +1,7% pour le S&P 500 un sursaut temporaire qui ne masque pas 10 ans de sous-performance
  • Mid-caps : 20-24% du marché américain, mais seulement 9-11% de l'exposition des investisseurs
  • Indicateur de largeur du marché : le 15 juillet, uniquement 19,2% des actions étaient en hausse contre 78,5% en baisse

Ce n'est pas un marché qui monte. C'est une poignée d'actions qui tire tout le reste vers le haut.

Le radar des signaux faibles

Cette fracture ne vient pas de nulle part.

La domination technologique masque une réalité économique plus nuancée. Les small et mid-caps subissent de plein fouet les taux élevés (4,5% pour les taux directeurs de la Fed), leur financement coûte plus cher, leurs marges se compriment.

Pendant ce temps, les géants tech accumulent le cash et rachètent leurs propres actions. Un cercle auto-entretenu qui déforme la perception du marché.

Le précédent qui inquiète : en 2020, le Dow franchissait les 30 000 points en pleine pandémie mondiale. Même déconnexion, même concentration excessive sur quelques valeurs refuge.

Ce que ça change pour l'investisseur

Ne vous fiez pas aux indices, ils mentent.

Quand le S&P 500 affiche +13,83% sur l'année, votre portefeuille diversifié pleure peut-être. Les ETF égal-pondérés sous-performent dramatiquement leurs homologues capitalisés.

Quatre points d'attention concrets :

  1. La rotation approche – Oxford Economics anticipe une surperformance de 5% pour les small caps mondiales sur 12 mois. Les valorisations relatives atteignent des extrêmes.
  2. Mid-caps sous le radar – Discount de 7 ans sur le ratio P/E par rapport aux large caps. Moins volatiles que les small caps, plus de croissance que les géants.
  3. L'assouplissement monétaire change la donne – Historiquement, les small caps surperforment dans 83% des cas après les élections présidentielles. 2025 pourrait confirmer la règle.

Cette concentration excessive crée des opportunités pour qui sait regarder au-delà des gros titres. Pendant que les algorithmes se battent pour Apple et Nvidia, des entreprises solides se négocient à prix cassés dans les segments mid et small caps.

Goldman Sachs voit le S&P 500 à 6 600 points d'ici fin 2025. Wells Fargo évoque même 7 000 points. Mais ces projections optimistes occultent l'essentiel : la fragilité d'un marché qui danse sur une jambe.

Ce n'est pas ce qu'on regarde qui compte, c'est ce qu'on oublie de regarder. Et en ce moment, tout le monde oublie de regarder 90% du marché américain.

Les investisseurs lucides sortent souvent gagnants – pas ceux qui suivent la fête en espérant une coupe de champagne de dernière minute.

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